
Domaine Gavignet Béthanie
Les millésimes se succèdent, les filles grandissent et Christine a déjà l’âge de rejoindre les bancs du lycée viticole de Beaune. Nous sommes dans les années 80 et elle se sent bien seule au milieu de tous ces fils de vignerons ! Avec son diplôme de viticulture oenologie, elle tente de trouver sa place aux côtés de son père.
D’abord à la vigne, où les gens du pays sont surpris de la croiser sur un tracteur alors qu’elle n’a pas le permis, puis en cave… où petit à petit, elle prend ses marques. Sans oublier le boulot au caveau : en 1985, les Gavignet-Béthanie sont parmi les premiers à avoir pignon sur rue. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les clients se bousculent au portillon : les Parisiens qui rentrent de vacances n’hésitent pas à faire un crochet par Nuits-Saint-Georges et les locaux sont ravis de l’accueil qui leur est réservé.
Ces particuliers, croisés aussi sur les nombreux salons auxquels participe la famille, constitueront le noyau dur de la clientèle du domaine.

Le tour de France des salons
Millésime après millésime, le domaine Gavignet-Béthanie a toujours privilégié ses clients particuliers. A la fin des années 90, la famille participe à son premier salon des vins ; une démarche encore peu commune dans la région.
Depuis, Michèle et Christian font chaque année leur tour de France des Foires et des Salons, pour leur plus grand bonheur de leurs clients : ils ne manqueraient sous aucun prétexte ce rendez-vous avec les Bourguignons ! Près de 30 ans plus tard, Michèle garde le cap et ne rate aucun salon. Claire et Christine préparent les commandes, chargent le camion, mettent à jour les tarifs et la présentation des millésimes. Et en voiture Michèle ! A plus de 70 ans, il lui arrive encore de traverser la France en pleine nuit, après une foire, pour retrouver ses filles, au petit matin, en Côte d’Or…
Un nouveau départ
Avec l’arrivée de Claire sur le domaine quelques années plus tard, Christian lâche du lest…
Tout en restant présent avec le caractère qu’on lui connaît. Petit à petit, les filles s’immiscent dans la vie du domaine et entament leur petite révolution en douceur. Perchées sur l’enjambeur ou au volant du tracteur, Christine et Claire se font remarquer. Surpris de voie des femmes exercer ces tâches, certains s’arrêtent même pour les photographier ! Elles s’en amusent… et avancent ensemble coûte que coûte, convaincues que leur binôme est un gage de régularité et de stabilité pour l’avenir du domaine. Nouvelle équipe, nouveau départ, nouveau regard : le domaine prend un tournant dans les années 90. Rebaptisé Gavignet-Béthanie Christian et Filles, il s’offre une seconde jeunesse. Leurs premières vendanges vertes ? Christine et Claire les feront en cachette ! Tout comme l’évasivage, qui permet pourtant d’obtenir une végétation bien répartie sur les pieds de vigne et des belles grappes. Après quelques millésimes, elles arriveront finalement à convaincre leur père du bienfait de certaines pratiques, notamment de l’effeuillage. Ouf ! Car Christine et Claire n’ont qu’une idée en tête : rechercher la qualité.
L’esprit d’équipe
A la fin de l’année 2003, Christian Gavignet décède des suites d’une longue maladie.
Michèle lâche les rênes de la partie vini-viticole pour se concentrer exclusivement sur la commercialisation des vins du domaine. Désormais, les deux sœurs sont seules maîtres à bord. L’équipe, déjà renforcée par l’arrivée de Jean-Noël, le mari de Claire, est plus soudée que jamais. Même l’époux de Christine, Didier, qui suit pourtant une carrière professionnelle dans le sport, participe aux choix stratégiques de l’entreprise familiale. Et les coups de main des voisins, ou des autres vignerons du village ne manquent pas. Le quotidien des filles est désormais rythmé par la vie du domaine : le matin dans les vignes, l’après-midi au bureau pour gérer le côté administratif et les demandes des clients. Christine et Claire sont maintenant des femmes d’expérience : depuis leur première vinification en 2001, elles n’ont eu de cesse de remettre le domaine au goût du jour, sans ranger pour autant la tradition au placard. Il suffit de voir dans quelle ambiance se passent les vendanges chez Gavignet-Béthanie pour en avoir le cœur net !
L’esprit des vendanges
8h. Branle-bas de combat au domaine Gavignet-Béthanie.
Après un petit déjeuner « léger » : casse-croûte, charcuterie, camembert, harengs et chocolat pour les plus gourmands, la trentaine de vendangeurs sautent dans le camion. Direction les Damodes, au nord de Nuits-Saint-Georges. Christine, en véritable chef d’équipe, motive les troupes. Têtes baissées et simplement armés de leurs sécateurs, les coupeurs remontent le rang, les vide-paniers sont aux aguets et les porteurs s’activent. Pendant ce temps, en cuisine, Michèle et Claire hésitent : gâteau de pomme de terre ou bœuf bourguignon ? Les vendangeurs sont des bons mangeurs, ils peuvent compter sur les deux cordons bleus de la famille pour reprendre des forces.
12h. Sécateurs jetés dans les seaux, mains tâchées par le raisin, la troupe prend une pause bien méritée. La grande tablée dévore le repas préparé par Claire. Une dernière bouchée de charlotte aux fruits, un café vite avalé et les vendangeurs se remettent en ordre de marche. Cet après-midi, ils prendront la direction des Poulettes.
14h. Dans la vigne, c’est reparti pour un tour. Christine veille à ce que personne ne soit à la traîne. Et s’il le faut, elle invite les vendangeurs à s’entraider, le meilleur moyen, selon elle, de rester motivé. Rang après rang, cep après cep, le fruit d’une année de travail se révèle.
16h. Les dos des vendangeurs se redressent difficilement, mais Christine sait comment leur faire oublier les premières douleurs : bonbons et chocolats sont distribués généreusement avant d’attaquer la dernière ligne droite.
18h. Fin de la journée, toute l’équipe peut enfin souffler. Petit verre de crémant partagé avec le sourire, bilan de la journée, quelques mots échangés avec les porteurs pour préparer la récolte du lendemain. Dans 3 ou 4 jours, les vendanges au domaine Gavignet-Béthanie seront terminées…

Des vinif’ en musique
Le calme après la tempête. Les vendangeurs ont plié bagage, Claire et Christine entrent alors en scène en cuverie.
Sereines et excitées de se confronter enfin au nouveau millésime. A peine sortis de la vigne les raisins, intégralement ramassés à la main, sont déversés sur le foulot-égrappoir. Ils macèreront en musique, entre 15 et 18 °C pendant 8 jours. Sous l’œil bienveillant de Claire, Christine prend ensuite place au dessus des cuves pour le pigeage.
Un moment délicat pour ne pas dire risqué mais qui fait vibrer les filles. Puis elles laisseront les raisins monter en température… Et chaque matin, ce sera le même rituel : prise de température et de densité. Et deux fois par jour, Christine reprend plaça dans la cuve pour le « remontage » : une opération essentielle pour que le chapeau ne s’oxyde pas.
Après 18 à 20 jours de cuvaison, la fermentation alcoolique sera en principe terminée : Claire et Christine prendront le temps de décuver en séparant le jus de goutte et la partie solide appelée « la gêne ». Une vinif’ en duo, Un savant mélange de concentration, de tradition et de décibels.
Nos bouteilles
Le calme après la tempête. Les vendangeurs ont plié bagage, Claire et Christine entrent alors en scène en cuverie.
Coordonnées
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